Quel est l’impact de nos vêtements sur l’environnement ?
Le bilan carbone de l’industrie textile dans le monde ? 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 chaque année. Un chiffre qui en fait l’une des industries les plus polluantes de la planète puisqu’elle représente, selon l’ADEME, 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (vêtements et chaussures réunis). À titre de comparaison, c’est plus que les émissions des vols internationaux et du trafic maritime réunis. Faisons le point sur la situation, mais aussi sur comment réduire notre impact.
100 milliards. C’est le nombre de vêtements vendus chaque année dans le monde. À noter que les ventes dans le textile ont littéralement explosé depuis le début des années 2000. Ainsi, selon l’agence européenne pour l’environnement, la quantité de vêtements achetés dans l’Union européenne a bondi de 40% entre 1996 et 2012. Tandis qu’au niveau mondial, leur production a doublé entre 2000 et 2014. Une surconsommation n’est pas sans conséquence sur l’environnement.
Une empreinte carbone variable selon le type de matière
La production des matières premières nécessaires à la confection des vêtements est l’une des phases les plus émettrices. Et si l’impact dépend de la matière première produite, une étude de l’ADEME révèle que cette étape est responsable en moyenne de 35% du bilan carbone d’un article d’habillement.
Matière recyclée et biosourcée utilisée dans nos TOUR DE COU R01.
À noter que l’empreinte carbone est très variable selon le type de matière : ce sont les matières animales qui sont, de très loin, les plus émettrices (en raison des émissions allouées à l’élevage des animaux). Ainsi, 1 kilo de laine de mouton émet environ 80 kilos de CO2e, soit 5 fois plus que le coton. De leur côté, les émissions des autres matières végétales sont équivalentes à celles du coton, c'est-à-dire entre 15 et 20 kg de CO2e par kilo de lin ou de chanvre par exemple.
Autre point problématique : les matières chimiques synthétiques et artificielles, qui représentent environ 68% des matières premières produites pour l’habillement. Et la star d’entre elles, c’est le polyester (environ 60 millions de tonnes produites en 2021). Sauf que cette matière provient d’une ressource fossile (puisqu’elle est obtenue à partir du pétrole, tout comme d’ailleurs l’acrylique, l'élasthanne ou encore le polyamide). Et qui dit transformation du pétrole dit émissions de gaz à effet de serre. Et une fois la matière brute collectée vient l’étape de filature : son impact n’est pas neutre. (environ 8% des émissions totales de CO2e).
36% des émissions pour la fabrication
Une autre phase est également très émettrice : la fabrication (tissage/tricotage ; ennoblissement - teinture et préparation des tissus - et assemblage). Elle représente, toujours selon l’ADEME, environ 36% des émissions totales de CO2e dans le cycle de vie d’un vêtement.
Une empreinte carbone élevée qui s’explique aisément puisque les phases de tissage/tricotage et l’ennoblissement sont très consommatrices d’énergie. Le problème, c’est que ces étapes sont très souvent réalisées au Bangladesh, en Chine ou encore en Inde, des pays avec un mix énergétique très carboné lié notamment à l’utilisation importante du charbon. Ainsi, 1 kWh émet 0,79 kg de CO2e au Bangladesh, 1,58 kg CO2e en Inde, 1,05 kg CO2e en Chine… contre 0,08 kg CO2e en France.
Quid du transport ?
Contrairement aux idées reçues, cette phase pèse assez peu dans l’empreinte carbone totale du secteur : environ 2%. Puisque les vêtements sont majoritairement affrétés par voie maritime, un mode 50 à 100 fois moins émissif que l’avion.
Les autres impacts environnementaux
Au-delà de son empreinte carbone très élevée, la production textile est très gourmande en eau : on estime ainsi qu’il faut entre 5 000 et 17 000 litres d’eau pour produire 1 kilo de coton. Une culture qui est la première consommatrice d’eau dans le monde, devant le riz ou le soja. Et comme la pluie ne suffit pas, il faut bien souvent irriguer, aller chercher l’eau dans les fleuves, les lacs ou les nappes phréatiques. Ce qui contribue à l’épuisement des ressources dans un contexte déjà où la tension autour de l’eau est importante avec la multiplication des vagues de chaleur et des épisodes de sécheresse. À noter que d’importants volumes d’eau sont également consommés dans la phase de fabrication du textile (blanchiment, teinture)
Et au-delà de l’utilisation massive d’eau, la production de vêtements est aussi à l’origine d’une pollution importante de l’eau et des sols. À savoir que les différentes étapes de la fabrication du vêtement nécessitent l’utilisation massive de produits chimiques (solvants chlorés, acide, métaux lourds). Et lorsque les stations d’épuration industrielles ou municipales ne sont pas adaptées, ces produits chimiques sont rejetés dans les eaux usées. Ce qui entraîne une pollution importante.
Comment agir ?
En tant que consommateur, plusieurs actions sont possibles pour réduire l'impact environnemental de nos vêtements :
- Acheter moins mais mieux, en favorisant les vêtements durables (comme ce que l’on vous propose chez Pavenrod) et de seconde main.
- Privilégier des matières écologiques comme le coton biologique, le lin ou le chanvre.
- Entretenir ses vêtements de manière responsable (lavage à basse température, séchage naturel).
- Recycler et donner les vêtements usagés au lieu de les jeter.